Asiana Airlines, l’une des principales compagnies aériennes de Corée du Sud, est en difficulté financière et en crise avec une grève des pilotes prévue pour le 24 juillet, qui avait déjà commencé le mois dernier comme une protestation contre les augmentations de salaire.
Avec une centaine de pilotes menaçant de se mettre en grève, les troubles ont déjà entraîné l’annulation de deux vols internationaux et de dix vols intérieurs, tout en retardant 56 autres vols, ce qui pose d’importants problèmes opérationnels et financiers à la compagnie aérienne.
Les difficultés d’Asiana pourraient avoir un impact sur son projet de fusion avec Korean Air, une autre compagnie aérienne phare du pays, qui tente actuellement de l’acquérir. La proposition a été accueillie avec plus ou moins d’enthousiasme et de résistance par les organismes de réglementation internationaux, qui ont tous fait part de leurs inquiétudes quant à l’impact de la fusion sur la concurrence.
Korean Air a dépensé environ 79 millions de dollars (100 milliards de wons) en frais de conseil juridique dans le monde entier au cours des deux dernières années. La compagnie a donc tout intérêt à aller de l’avant avec son accord de 1,4 milliard de dollars (1,8 trillion de wons). Toutefois, si l’accord est conclu, Korean Air sera également légalement responsable des dettes et du passif d’Asiana, ce qui l’incitera à participer aux négociations sur les différends salariaux d’Asiana.
Au fur et à mesure que le mouvement de protestation se transforme en une véritable grève, les annulations et les retards de vols nuiront à la fiabilité d’Asiana aux yeux de ses clients et pourraient entraîner une perte de parts de marché, car les voyageurs pourraient opter pour des compagnies aériennes plus fiables.L’impact financier direct est également considérable, le coût des annulations, des retards et de l’augmentation de la maintenance étant susceptible d’entamer les recettes de la compagnie.
Asiana ne peut pas se permettre de subir davantage de pertes financières. La compagnie a indiqué en mai que ses pertes nettes s’étaient creusées pour atteindre 43,1 millions de dollars (54,36 milliards de wons) au cours des trois premiers mois de l’année, contre 36,9 millions de dollars (46,55 milliards de wons) au cours de la même période l’année dernière.
La checklist pour préparer au mieux votre voyage en Corée du Sud
La faiblesse relative du won sud-coréen par rapport au dollar américain a également entraîné une augmentation des coûts de carburant et de maintenance.
Les revendications des pilotes, qui réclament une augmentation de salaire de 10 %, reflètent un malaise plus profond au sein du personnel d’Asiana. La compagnie a répondu par une offre d’augmentation salariale de 2,5 % et a déclaré qu’il était financièrement impossible d’accepter les demandes du syndicat. Ce malaise pourrait déstabiliser le moral des employés dans l’ensemble de l’entreprise, ce qui entraînerait de nouvelles difficultés opérationnelles.
Cette impasse laisse présager une action syndicale prolongée, ce qui nuirait encore plus à la compagnie aérienne, déjà en difficulté financière.
Le projet de fusion entre Korean Air et Asiana Airlines est avant tout considéré comme une stratégie de survie dans le contexte de l’énorme tourmente financière provoquée par la pandémie de COVID-19. La fusion vise à créer une entité unifiée et plus robuste, capable de résister à la récession du secteur, de réduire les frais généraux et d’améliorer l’efficacité opérationnelle.
Toutefois, la fusion s’est heurtée à des obstacles réglementaires de la part des autorités antitrust internationales. Si l’opération a reçu le feu vert de 11 pays, l’approbation de l’UE et du Japon reste en suspens. Elle s’est également heurtée à une forte résistance de la part des États-Unis.
Le ministère américain de la justice (DOJ) envisagerait d’intenter une action en justice pour bloquer la fusion, craignant qu’elle ne nuise à la concurrence dans le transport de passagers et de marchandises entre les États-Unis et la Corée.
De même, la Commission européenne a soulevé des objections, affirmant que la fusion pourrait restreindre la concurrence sur le marché sur plusieurs liaisons européennes. La position du Japon reste inconnue.
Ces préoccupations internationales découlent du monopole potentiel que la fusion pourrait créer. Les organismes de régulation craignent que la fusion ne limite la concurrence, ce qui pourrait entraîner une hausse des tarifs et une baisse de la qualité des services. Par conséquent, ces incertitudes constituent des obstacles importants à la réalisation de la fusion.
La grève des pilotes n’aurait pu survenir à un pire moment pour Asiana. Bien que les deux transporteurs aient déclaré qu’ils avaient toujours l’intention de poursuivre la fusion, une nouvelle perte de revenus et une atteinte à la réputation d’Asiana pourraient avoir des conséquences financières importantes, menaçant la viabilité de la fusion. Pour Korean Air, la grève pose des problèmes considérables. Hanjin Group, la société mère de Korean Air, devra prendre en compte la possibilité de problèmes sociaux prolongés et les implications financières qui en résulteront. Korean Air hériterait non seulement des actifs d’Asiana, mais aussi de son passif, qui inclurait désormais toute augmentation de salaire concédée aux pilotes. Cette situation pourrait entraîner une réévaluation des conditions de la fusion.
L’équipe de direction de Korean Air jouera probablement un rôle actif dans les négociations avec le syndicat des pilotes ou cherchera à obtenir d’Asiana l’assurance que le conflit social sera résolu avant l’achèvement de la fusion. Korean Air pourrait également envisager de restructurer l’accord afin d’atténuer les risques potentiels.
En fin de compte, la grève constitue un obstacle important pour le projet de fusion. Sa résolution, ou l’absence de résolution, pourrait avoir un impact significatif sur les négociations, l’accord final et le succès futur de l’entité combinée.
Les travailleurs syndiqués d’Asiana Airlines ont également remis en question les projets de fusion avec Korean Air. Il est donc probable que Korean Air et Asiana Airlines s’efforceront de trouver une solution rapide et à l’amiable avec le syndicat des pilotes afin d’éviter des écueils similaires.
Busan représente l’une des plus belles villes de la Corée du Sud. Cette région montagneuse…
Gyeongju est une ville très populaire pour le tourisme culturel. Mais cette destination ne se…
Dans le cœur animé de Séoul, le marché de la pêche de Noryangjin, pierre angulaire…
En Corée, le premier lever de soleil de l'année n'est pas un évènement banal, c'est…
Aujourd'hui, nous partons à la découverte d'une incroyable pépite bien cachée en Corée. Si vous…
Les hanoks, ces magnifiques maisons traditionnelles coréennes La Corée du Sud, pays où se mêlent…